Depuis plusieurs années, les expulsions massives des Haïtiens depuis la République Dominicaine deviennent de plus en plus inhumaines et ont aggravé la situation humanitaire à la frontière entre les deux pays. Entre le
1er avril et le 30 mai 2025, des milliers de migrants ont été rapatriés, souvent dans des conditions précaires, provoquant la séparation des familles, la vulnérabilité accrue des enfants et des traitements brutaux contre des femmes enceintes et allaitantes
Au cours de cette période, des milliers de migrants ont été expulsés, souvent sans préavis ni recours. Ces expulsions ont provoqué la séparation des familles et accru la vulnérabilité des enfants, tandis que des femmes enceintes et allaitantes ont subi des traitements brutaux. Le SJM-Haïti (Service Jésuite aux Migrants) a intensifié ses efforts pour défendre les droits des migrants et leur fournir un soutien essentiel face à cette crise.
En mai 2025, le SJM-Haïti a accompagné 182 migrants rapatriés, dont 82 ont été transférés vers les départements du Nord-Ouest, de l’Artibonite, du Centre et du Nord. Ces personnes ont bénéficié d'une assistance en matière d'hébergement, de transport, d'alimentation et de kits sanitaires. Ces actions visent à garantir la dignité, la sécurité et les droits humains des migrants, malgré les lacunes du système institutionnel qui aggravent leur souffrance.
Les événements tragiques se sont multipliés au cours de cette période. Le 22 avril, un jeune migrant haïtien de 29 ans a été battu et torturé par des agents de migration dominicains. Retrouvé inconscient à la frontière, il est décédé le lendemain au Centre Médico-Social de Ouanaminthe. De plus, le 12 mai, les autorités dominicaines ont introduit de nouveaux camions pour les rapatriements, qualifiés de "cachots" en raison de leur manque de ventilation, entraînant des malaises graves chez les migrants.
Le SJM-Haïti a également rapporté des incidents alarmants, tels que le témoignage d'un migrant faisant état de fusillades de plusieurs Haïtiens dans la zone de Babalo par des individus non identifiés. Des gaz lacrymogènes auraient été utilisés pour disperser les personnes présentes.
En parallèle, le SJM-Haïti travaille sur les causes profondes de la migration. Dans le cadre d'un projet financé par Broederlijk Delen, le SJM a accompagné 74 bénéficiaires en avril 2025, dont 33 femmes. Des formations en agroécologie ont été dispensées à Mont-Organisé, Carice et Mombin-Crochu, accompagnées de distributions de semences et d'un soutien technique pour aider à créer des jardins.
Alors que la situation à la frontière demeure critique, le SJM-Haïti continue d'apporter une aide précieuse aux migrants tout en plaidant pour des solutions durables face à cette crise humanitaire.
Explosioninfo Médias Actualités
