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ÉDITORIAL 
Haïti, la terre de tous les maux
À Port-au-Prince c’est toujours le même cas de figure. Au cours du 9e Sommet des Amériques, le Premier Ministre Ariel Henry s’est présenté comme un simple observateur de la réalité haïtienne. À Ouanaminthe nos jeunes femmes sont victimes quotidiennement des agressions sexuelles sous les yeux des autorités de la ville
Les gangs ne chôment pas dans la Capitale Haïtienne. Dans les radios, les cris des parents demandant de l’aide pour la libération de leurs enfants séquestrés accablent toute la population où chaque citoyenne et citoyen attend son tour.
Ce gouvernement qui bientôt aura une année au pouvoir ne fait rien pour y remédier. On dirait les dirigeants ne sont même pas au courant de cette frayeur et de cette misère que vit le peuple haïtien journellement.
Le chef du gouvernement sait que le pays est gangstérisé, le chômage bat son plein, les jeunes cherchent à fuir le pays par tous les moyens, qui pis est, il sait que les élections ne sont pas possibles pour le moment. Donc, il parle comme un simple citoyen qui ne fait qu’observer la situation sans aucun moyen de faire espérer et rêver les jeunes. Le neurochirurgien n’y peut rien, il ne fait pas de promesse. Ce qui est garanti, il va continuer à jouir tous les privilèges de l’État avec ses acolytes en espérant l’International.
Pendant ce temps à Ouanaminthe les cas de viols tendent à se multiplier. Un sujet que nombre de personnes ont peur d’aborder compte tenu de la fragilité du dossier.
Au cours d’une visite effectuée dans plusieurs centres hospitaliers de la ville de Ouanaminthe, les témoignages recueillis du côté des personnels soignants sont très inquiétants. Une infirmière qui requiert l’anonymat a confié que chaque semaine entre 4 à 5 patientes sont venues à l’hôpital après que des malfrats leur ont violées. Elles arrivent à l’hôpital de très tôt, en général, elles sont victimes des agressions en allant travailler au parc industriel CODEVI par des individus non identifiés.
Une autre infirmière toujours qui requiert l’anonymat raconte « chaque jour des jeunes femmes sont victimes de viols, nous les recevons dans la clinique pour faire les suivis médicaux. Elles viennent de partout et parfois ce sont des mineures et elles ont été agressées par des personnes proches de la famille ou d’un parent »
Les cas de viols sont multiples dans la ville de Ouanaminthe, les victimes ont peur de parler car elles subissent des menaces du côté des agresseurs. En plus, la peur et la culpabilité de l’opinion publique au sein de la communauté leur font taire.
En Haïti, les violences sexuelles sont sous-estimées, nonobstant il existe un fort pourcentage de jeunes filles et femmes qui sont abusées tous les jours. Le pire, l’agresseur est parfois un membre de la famille ou un proche de la victime.
On dirait qu’il y a un silence complice des autorités de la ville de Ouanaminthe face à ce fléau. Ils le savent, tout comme le Premier Ministre, ils ne font rien pour appréhender ces criminels ni pour accompagner les victimes.
Les médecins
et les infirmières de Ouanaminthe sont témoins quotidiennement des conséquences
médicales des violences sexuelles. Après une agression sexuelle, si la victime
ne contracte pas une maladie sexuellement transmissible (MST), se reconstruire
n’est pas chose facile. Il est un impératif d’améliorer les centres de prévention
à différents niveaux puis la mise en disponibilité de l’assistance psycho-sociale
pour les victimes.
Cependant, les
autorités doivent se mettre à l’œuvre pour réduire le nombre de victimes en
appréhendant les agresseurs. Les juges doivent cesser de se faire monnayer par
les criminels. La population doit
commencer à dénoncer ces violeurs qui sont parfois des hommes influents et bien
connus de la ville qui par leur acte détruisent la vie de ces jeunes femmes.
arwolds17@hotmail.com
