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Haïti : Fête du drapeau sous la tourmente politique et l'occupation

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Par: CERSINE villardouin

Ouanaminthe Nord-Est, ce lundi 20 mai 2024---

En ce 18 mai 2024, Haïti célèbre le 221e anniversaire de son drapeau national, symbole de rassemblement et d'unité. Le bicolore reste l'emblème le plus fort de l'identité haïtienne. En cette journée commémorative, il est important de se rappeler l'esprit de fraternité de nos ancêtres à l'Arcahaie en 1803, ainsi que l'héritage de courage et de résilience qu'ils nous ont légué.

Cependant, cette célébration se déroule dans un contexte difficile. Haïti traverse une période de crise politique, de violence des gangs et d'occupation étrangère. Les politiciens corrompus, l'oligarchie et la communauté internationale sont souvent accusés de marcher sur le cou du peuple haïtien, étouffant ainsi sa souveraineté.

La question se pose : qu'est devenue notre nation ? Pourquoi ne pas nous regarder en face et reconnaître nos failles ? Alors que nous célébrons le drapeau, le pays est sous occupation.

Après les cérémonies commémoratives de la fête du drapeau, organisées ce samedi à la primature, une délégation composée d’Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin et Fritz Alphonse Jean se rendra au Cap-Haïtien pour participer à une autre activité en l'honneur du bicolore haïtien. Dans le département du Nord-Est, de nombreuses activités ont été observées pour célébrer le drapeau, notamment dans les villes de Ouanaminthe, Fort-Liberté, Trou-du-Nord et Terre-Rouge.

Toutefois, la célébration de ce drapeau suscite des interrogations : est-ce le drapeau rouge et bleu, noir et rouge, ou bien celui des occupants ?

Nos symboles ont été détruits, nos repères brisés, nos plaies ravivées. Pour reconstruire Haïti, il est impératif de repenser notre système éducatif, notamment l'université, et de redorer le blason de notre drapeau. Une question persiste : l’État haïtien doit-il d'abord construire son université pour qu'elle l'embellisse, ou est-ce à l'université, une fois construite, de reconstruire l’État d’Haïti ?

Le drapeau haïtien appartient-il vraiment à chaque Haïtien, même si ce dernier ne jouit pas des droits que ce symbole confère ?

La célébration de ce 221e anniversaire se déroule dans un contexte d'insécurité, de crise politique, et de problèmes sociaux et économiques. L'État haïtien est dysfonctionnel, et les divisions au sein de la famille haïtienne s'accentuent.

Haïti, le pays le plus vulnérable du continent américain, est frappé par des catastrophes naturelles et une pauvreté généralisée. Gangrené par la corruption, le gouvernement est totalement décrédibilisé. Les derniers mots de George Floyd, "Ayiti paka respire" ("Haïti ne peut pas respirer"), sont devenus un cri d'alerte sur les réseaux sociaux haïtiens.
Depuis, la création du Core Group en 2003, Haïti a perdu sa souveraineté politique. C'est le blanc qui dirige et qui décide. Lors du 2ème Coup d'État de Jean Bertrand Aristide en 2004, c'est le blanc qui a mis en place son gouvernement.

En 2011, un an après le séisme meurtrier du 12 janvier 2010, c'est encore le blanc qui a mis Michel Martelly au pouvoir à travers des élections truquées et frauduleuses.

Après l'assassinat du Président Jovenel Moïse en sa résidence privée à Pèlerin 5, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, c'est le blanc qui a mis Ariel Henry au pouvoir à travers un tweet.

Après le blocage d'Ariel Henry à l'étranger en février 2024, c'est encore le blanc qui met en place un Conseil Présidentiel de 9 membres en dehors les normes constitutionnelles, légales et traditionnelles du pays.

En 2004, avec le 2ème coup d'état de Jean Bertrand Aristide, la classe économique d'Haïti a pris le contrôle de la politique nationale d'Haïti en partenariat avec le Core Group. C'est un coup très dur pour l'économie nationale d'Haïti. A tel point que en 2008, lors que le Président René Préval a voulu relancer la production agricole dans le pays, le secteur économique d'Haïti a provoqué un émeute de la Faim dans le pays qui a presque tout basculé , à tel point que le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis a remis sa démission.

Enfin, une question cruciale demeure : où cacherons-nous notre drapeau si nos tyrans réapparaissent ? Par quels drapeaux le nôtre sera-t-il superposé lorsque ce jour de honte nous frappera tous ?

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