Lors d'une intervention sur Magik9, Claude Joseph a critiqué les représentants désignés pour avoir dénaturé l'accord du 3 avril. Il appelle à une révision de la gouvernance actuelle, jugeant le Conseil présidentiel de transition incompétent. L'ancien Premier ministre plaide pour un référendum constitutionnel afin de sortir de l'impasse politique. Il remet en question la légitimité des dirigeants actuels pour mener à bien ce chantier crucial.
_Port-au-Prince, le 4 juin 2025_ -- L'ancien Premier ministre haïtien Claude Joseph a lancé une charge virulente contre la classe politique du pays, l'accusant de "cupidité" et de sabotage de l'accord du 3 avril, censé assurer une transition stable.
S'exprimant lors de l'émission Panel Magik sur Magik9 le mercredi 4 juin, M. Joseph a affirmé que des représentants, motivés par leurs intérêts personnels, ont dénaturé l'accord et orchestré un véritable "coup d'État" contre le document initial. "Nous avions la bonne volonté de faire réussir cette transition, mais la soif de pouvoir de certains a tout gâché", a-t-il déclaré.
Face à cette impasse, l'ancien chef du gouvernement appelle à un "redressement de la situation" et à la recherche urgente d'une alternative. Il estime que le pays ne peut plus attendre, dénonçant comme un "bluff" l'annonce d'élections par un Premier ministre qu'il juge incapable de les organiser.
Claude Joseph a également critiqué sévèrement le Conseil présidentiel de transition (CPT), l'accusant de n'avoir pas rempli ses missions essentielles : sécurité, référendum constitutionnel et préparation d'élections crédibles. Pour le leader de la structure "Les Engagés pour le développement" (EDE), il est hors de question de prolonger le mandat d'un CPT qu'il qualifie de "théâtre de disgrâce et de corruption".
"Le pays ne peut plus supporter un tel spectacle. Il est temps de trouver une solution pour sortir de cette crise", a-t-il martelé, annonçant des concertations avec d'autres acteurs politiques en vue de définir une nouvelle voie pour la gouvernance du pays. M. Joseph a par ailleurs souligné la nécessité d'un référendum constitutionnel pour "rationaliser les pratiques parlementaires, créer un équilibre entre les pouvoirs et sortir de l'impasse de la Constitution de 1987". Il a toutefois exprimé son scepticisme quant à la "crédibilité" et à la "légitimité" des dirigeants actuels pour mener à bien un tel chantier.
La situation politique en Haïti reste donc tendue, avec un avenir incertain et des acteurs politiques profondément divisés.
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