Écrit par : Villardouin CERSINE Journaliste d'investigation
E-mail : cersine09@gmail.com
Une nouvelle équipe pour une vieille bataille : entre promesses de résilience et urgence d’assainir une ville étouffée par ses déchets, ses canaux bouchés et ses eaux stagnantes.
Ce vendredi 5 septembre 2025, une nouvelle Commission municipale intérimaire a été installée à la tête de l’Administration communale du Cap-Haïtien, à la suite d’une décision du Conseil des ministres.
La Commission est placée sous la présidence de Madame Angeline (Angie) Bell, entrepreneure et militante culturelle et environnementale reconnue, fondatrice du projet PouBèlAyiti, une initiative innovante de sensibilisation à la gestion des déchets par l’art. Elle sera accompagnée de Monsieur Patrick Almonor, reconduit dans ses fonctions, et de Monsieur Isaac Pierre-Louis, nouvellement nommé.
La cérémonie d’installation a été réalisée par le Délégué départemental du Nord, Me Marc M. Présumé, en présence d’autorités judiciaires, administratives et d’une délégation représentative des secteurs de la ville.
Dans son premier discours officiel, la Présidente de la Commission a lancé un vibrant appel à la solidarité et à la collaboration. Elle a invité tous les Capois et Capoises — des élèves aux entrepreneurs, en passant par les acteurs étatiques — à s’unir pour faire face aux défis majeurs qui rongent la commune.
La mission de cette Commission sera d’assurer la gestion de la commune jusqu’à la tenue des prochaines élections, dans un contexte de graves difficultés. L’Administration municipale promet de travailler en concertation avec la population, les institutions et les partenaires, dans l’objectif de bâtir une ville plus résiliente et plus solidaire.
Mais derrière les discours d’espoir et les appels à l’unité, une réalité brutale s’impose : Cap-Haïtien suffoque. Les canaux débordent d’immondices, les eaux usées stagnent dans les rues et dégagent une odeur pestilentielle, les déchets s’accumulent à chaque carrefour, transformant la deuxième ville du pays en dépotoir à ciel ouvert.
La nouvelle Commission aura beau prêcher la solidarité, elle ne pourra pas éluder la question cruciale : sans un plan concret, rigoureux et suivi d’assainissement urbain, les belles paroles resteront lettres mortes et la population, livrée à elle-même, continuera de payer le prix d’une gestion municipale incapable d’attaquer le mal à la racine.
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