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Ouanaminthe Nord-Est/ Santé : Le Centre Médico-Social de Ouanaminthe (CMSO) au bord de l’effondrement.

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Le Centre Médico-Social de Ouanaminthe (CMSO) au bord de l’effondrement.

Le droit à la santé constitue l’un des droits fondamentaux de l’être humain. Cela signifie que ce droit est accordé à chaque individu et assuré dans un état de droit et une démocratie. Comme l'ensemble des autres droits sociaux, la protection de la santé de la population ne semble pas occuper une grande place dans l'agenda de nos dirigeants. L'accès aux soins de santé demeure un casse-tête pour la grande majorité de la population. Dans nos villes comme dans les collectivités territoriales, la santé a l'allure d'un luxe au sens pécuniaire du terme. La communauté ouanaminthaise n'échappe pas à coup sûr à ce panorama lugubre.

Le Centre Médico-Social de Ouanaminthe ne satisfait plus les besoins des plus nécessiteux. Nos compatriotes peinent à recevoir les soins de santé adéquats à la gravité de leurs maux. Reste à savoir si leur vie compte pour le personnel soignant du plus grand centre hospitalier de la ville frontalière.

Nous sommes, en fait, dans l’enceinte du Centre Médico-Social de Ouanaminthe. Les problèmes sont multiples. La propreté n’est pas au rendez-vous. Les patients.es doivent tout acheter pour être gratifié.es des soins nécessaires. Le personnel infirmier s’évertue avec les moyens du bord en collaboration avec les médecins résidents. La présence des médecins titulaires se fait de plus en plus rare. Ils sont probablement occupés ailleurs. Les patients.es sont souvent dirigé.es vers les différentes cliniques privées de la ville pour faire face à leurs besoins de santé.

À en croire les témoignages, l’effectif des médecins qui travaillent à CMSO devraient être suffisants pour donner un service équitable aux patients.es. Toutefois, les quatre (4) médecins nommés et les sept (7) contractuels se font désirer au Centre. Ils visitent les lieux quand ils ne sont pas retenus ailleurs. Le Centre n’est pas prioritaire dans leur agenda. Le centre hospitalier a quand même un directeur médical. Les usagers attendent, depuis longtemps déjà, qu’il prenne une décision pour remédier au problème d’absentéisme au sein de l’institution. Cependant, la légèreté est de mise. Il est bruit que les médecins vont à CMSO pour deux raisons : référer les malades ou détourner les matériels alloués à l’hôpital vers leurs cliniques privées.

Presque chaque médecin qui travaille à CMSO à temps complet tient une clinique dans la ville de Ouanaminthe. Par conséquent, ils passent leur temps dans leurs cliniques. Ils assument rarement leur responsabilité au sein du Centre Médico-Social de Ouanaminthe. Nonobstant, tous les mois, sans scrupules, ils passent à l’hôpital pour encaisser leur chèque.

Face à cette irresponsabilité chronique et ce manque de sérieux pour la plupart des médecins, on assiste à l’effondrement du Centre Médico-Social de Ouanaminthe où ne vont que les personnes qui ne sont pas en mesure de débourser abondamment pour leurs soins. Alors que celles-ci sont confrontées à des négligences de toutes sortes, elles vont en quête d’une prise en charge le soulagement de leurs maux. Explosion Info lance alors un cri d’alarme aux autorités du bureau départemental du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).

Dans les centres de santé des trois sections communales de Ouanaminthe, c’est le même cas de figure. Les médecins n’y vont pas. Comme à CMSO, ils se font attendre dans les sections communales. En conséquence, les patients.es meurent en grand nombre au cours de route en allant à Ouanaminthe. Les familles pleurent et enterrent leurs morts, pendant qu’on assiste au silence complice des autorités.

Les infirmières mal rémunérées font, à elles seules, tout le travail. Les médecins en service social sont obligés d’offrir des services qui dépassent leur compétence sans supervision aucune. Quand cela arrive, c’est la vie même des patients.es qui encourt le danger. Toutefois, avec les infirmières et les auxiliaires, ils sont le poumon du Centre Médico-Social de Ouanaminthe.
Beaucoup de patients.es sont victimes de la façon dont procédent des médecins qui priorisent de l’argent. Un patient qui va à CMSO n’a absolument pas la possibilité d’aller dans une clinique privée. Pour comble de leur malheur, les gens se voient le plus souvent référés par les médecins à leurs cliniques privées. Une fois au privé, les patients.es doivent acquitter onéreusement des services qu’ils pouvaient bénéficier à un prix dérisoire à CMSO où l’État paie les médecins pour les assister. Néanmoins, par méchanceté, manque d’humanisme ou, tout simplement, par avarice, ces malheureux sont piégés et référés à des cliniques privées pour verser des sommes considérables.

Le directeur du Centre Médico-Social de Ouanaminthe, Dr Jose Raphaël doit impérativement assumer sa responsabilité. Il doit montrer son leadership en réglant à la base ces problèmes qui minent le bon fonctionnement de l’établissement public de santé. Il doit donner des explications à la population ouanaminthaise sur l’état déplorable du Centre, dresser un bilan exhaustif de la situation ainsi qu’un inventaire des matériels présents au centre et enquêter sur l’absence des médecins et la disparition des équipements manquants.

Quant à la direction départementale de la Santé Publique et de la Population du Nord’Est, elle doit exercer sa fonction de contrôle. Dans la foulée, elle doit nommer : des infirmières qualifiées parmi celles qui font du bénévolat à CMSO, s’assurer que l’équipe qui dirige le Centre Médico-Social de Ouanaminthe effectue convenablement leur travail et veiller à ce que les cliniques qui pullulent dans la ville répondent aux normes du MSPP entre autres. Ce sera un effort pour le bien-être du plus grand nombre, un geste qui permettrait à la population d’être au moins et malgré tout « riche de sa santé ».

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