Par: Villardouin CERSINE Journaliste d'investigation
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Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est censé être un phare d’espoir pour Haïti, mais il apparaît plutôt comme une structure manquant de crédibilité et d’efficacité. Me Emmanuel G. Morel souligne que, malgré sa création après la démission d’Ariel Henry, le CPT n’a pas réussi à instaurer un climat de confiance au sein de la population. Cette absence de légitimité soulève des questions sur la capacité du Conseil à mener le pays vers un avenir meilleur.
L’un des échecs les plus flagrants du CPT réside dans sa gestion de l’insécurité. Alors que les violences et les actes criminels continuent de ravager le pays, le Conseil semble impuissant face à cette crise. Les citoyens, en quête de sécurité et de stabilité, sont laissés à eux-mêmes, ce qui met en lumière l’inefficacité des mesures prises par le CPT pour garantir leur protection.
Me Emmanuel G. Morel affirme avec conviction : « Même si on me confie la présidence d’Haïti avec un salaire de un dollar par mois, je m’attaquerai à l’insécurité, j’augmenterai les recettes de l’État, je changerai le train de vie de la population. Je ferai des élections dans le pays et je remettrai le pouvoir à des dirigeants légitimes. » Il place ainsi le redressement du pays au-dessus de tout intérêt personnel.
Parallèlement, la paralysie des institutions judiciaires aggrave la situation. Me Morel dénonce ce phénomène, qui empêche la justice de fonctionner correctement et contribue à un climat d’impunité généralisée. Ce sentiment d’injustice et d’abandon ne fait qu’alimenter le désespoir et la frustration au sein de la population haïtienne.
'"Un autre point crucial est l’absence d’un calendrier électoral. Le fait qu’aucune échéance n’ait été fixée pour des élections futures accroît la défiance du peuple envers le pouvoir en place. Cela soulève des interrogations quant à la volonté réelle du CPT de rétablir un processus démocratique et de permettre aux citoyens d’exercer leur droit fondamental de vote"' a-t-il affirmé !
Le manque de leadership fort au sein du CPT est également préoccupant. Me Morel critique cette division interne qui empêche le Conseil de se rassembler autour d’un projet commun pour l’intérêt national. La présidence tournante, perçue comme une manœuvre cosmétique, ne parvient pas à donner une direction claire et cohérente à l’action politique.
Les manœuvres politiciennes stériles du CPT ne font qu’enliser le pays dans des logiques qui ne répondent pas aux véritables besoins des citoyens. Ces actions, jugées inefficaces, sont symptomatiques d’un système politique qui semble déconnecté des réalités du terrain, et qui échoue à apporter les solutions nécessaires pour sortir Haïti de sa crise actuelle a-t-il déclaré !
La classe politique haïtienne, quant à elle, semble souvent déconnectée des aspirations du peuple. Les décisions prises ne tiennent guère compte des préoccupations quotidiennes des citoyens, laissant un fossé grandissant entre les élites politiques et la population. Cette déconnexion est alarmante et nécessite une prise de conscience immédiate.
Il est impératif que la classe politique développe une vision claire pour le pays. Me Morel appelle à une stratégie de planification à long terme qui puisse réellement transformer la réalité haïtienne. Sans une telle vision, il sera difficile de mobiliser les acteurs autour d’un projet commun capable d’engendrer un changement positif.
L’échec à fédérer les acteurs politiques constitue également un obstacle majeur au progrès. En maintenant un Conseil discrédité, la classe politique risque d’intensifier les tensions sociales et d’enfoncer le pays dans une nouvelle crise. Cette dynamique destructrice doit être inversée si l’on souhaite éviter un effondrement total du tissu social.
Face à ces défis, il devient urgent d’appeler à un nouveau leadership capable de restaurer la confiance du peuple dans les institutions. Ce leadership doit être en mesure d’apporter des solutions concrètes aux problèmes actuels et de répondre aux attentes légitimes de la population haïtienne.
En conclusion, l’interview de Me Emmanuel G. Morel met en lumière les nombreux défis auxquels fait face le CPT et la classe politique haïtienne. Son appel à un changement radical et à un leadership renouvelé résonne comme une nécessité urgente pour sortir Haïti de l’impasse actuelle. Il est temps que les dirigeants prennent conscience de leur responsabilité et agissent pour le bien-être de tous les Haïtiens.
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