Par : Villardouin CERSINE Journaliste d'investigation
E-mail : cersine09@gmail.com
Face à l’intensification alarmante des violences, des actes de torture, de xénophobie et de racisme dirigés contre les migrants haïtiens en République dominicaine, la Plateforme Genre du Nord-Est (PGNE) tire la sonnette d’alarme et dénonce avec fermeté l’inaction des autorités haïtiennes et la brutalité systématique exercée par les agents dominicains. L’organisation met en lumière le calvaire du jeune Edil EXIUS, victime emblématique de cette machine répressive, et appelle à la mobilisation nationale et internationale pour faire cesser ces traitements inhumains. Elle exige justice, respect de la dignité humaine, et une réponse institutionnelle forte, afin que les droits fondamentaux des citoyens haïtiens ne soient plus foulés aux pieds dans l’indifférence.
Ouanaminthe ,Nord-Est, 5 Août 2025 – Dans une note rendue publique ce mardi, la Plateforme Genre du Nord-Est (PGNE), active dans la défense des droits humains, dénonce avec vigueur la recrudescence des violences, de la maltraitance et du racisme systémique infligés aux migrants haïtiens sur le sol dominicain.
Le ton est grave. La plateforme affirme assister, impuissante, à un cycle ininterrompu de violations des droits fondamentaux de milliers d’Haïtiens contraints de chercher du travail en République dominicaine. “Chaque jour, des femmes sont violées, des hommes battus, des enfants déportés, et des familles brisées”, alerte le communiqué.
Parmi les cas dénoncés figure celui d’Edil EXIUS, un jeune Haïtien de 27 ans originaire de Savane Roche, dans l’Artibonite. Résidant à Poloverde (Saint-Domingue), il aurait été pris en chasse par des agents de l’immigration en juin dernier alors qu’il rentrait du travail. Touché par balle au pied droit, menotté violemment, puis battu et piétiné par des soldats, il a survécu à une intervention chirurgicale avant de succomber à ses blessures le 21 juillet 2025 au centre d’hébergement de la PGNE, malgré une prise en charge médicale assurée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
La PGNE considère cette mort comme le résultat direct d’un traitement inhumain fondé sur des pratiques racistes et xénophobes. “Ces abus ne sont pas des cas isolés, ils s’inscrivent dans une stratégie de déshumanisation systématique du migrant haïtien”, affirme l’organisation.
Les accusations ne visent pas uniquement les autorités dominicaines. L’organisation s’en prend également à l’inaction des responsables haïtiens : “Pendant que nos compatriotes sont battus, volés, violés et assassinés, nos dirigeants détournent le regard, absorbés par leurs intérêts privés”.
La PGNE appelle à un sursaut collectif. Elle exige des autorités haïtiennes qu’elles assument leurs responsabilités face à cette situation dramatique et interpelle les instances internationales, souvent silencieuses, à réagir fermement. “Il ne s’agit pas d’un film ou d’une fiction théâtrale. C’est une tragédie bien réelle qui se joue sous nos yeux.”
Explosioninfo Médias Actualités