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La police est-elle complice des gangs armés dans leurs activités criminelles en Haïti ?

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La police est-elle complice des gangs armés dans leurs activités criminelles en Haïti ?

Port-au-Prince, dimanche 2023– Selon un rapport de l’organisation internationale de de defense des droits humains Human Rights Watch (HRW), certains membres de la police auraient également des liens avec des groupes criminels.

Dans certains cas, écrit HRW dans un récent rapport sur Haïti, ‘‘des policiers apporteraient leur soutien à des groupes criminels en leur fournissant des armes ou du matériel ou en autorisant l’acheminement illégal d’armes vers ces groupes’’

Selon ce même rapport, « des policiers auraient aussi averti des membres de groupes criminels d’opérations menées contre eux et, dans d’autres cas, des policiers auraient participé directement à des attaques contre des groupes rivaux ou auraient opéré avec des groupes criminels lors d’attaques contre des habitants. »

Lors d’une rencontre avec des enquêteurs de HRW, le Premier ministre de fait Ariel Henry a déclaré : « Le grand problème est le trafic d’armes, qui affecte la police. Les groupes criminels sont mieux armés que la police haïtienne. La police nationale est faible, elle manque de ressources et a perdu de nombreux membres, elle n’est pas préparée et bien formée, c’est pourquoi les interventions de la police sont limitées et beaucoup sont attirés par les gangs. »

Citant Henry, HRW a affirmé que celui-ci a indiqué que le cas le plus connu est celui de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », ancien policier et leader de la coalition G9. Il est généralement admis que la coalition compte parmi ses membres des policiers et d’anciens policiers, et qu’elle aurait des liens avec le PHTK. Comme l’a déclaré à Human Rights Watch un ancien haut responsable de la police haïtienne, « ce sont des policiers le jour et des membres des gangs la nuit ».

HRW souligne que les organisations haïtiennes de défense des droits humains ont documenté de nombreuses attaques menées par des groupes criminels dans lesquelles des membres de la police auraient été impliqués ou auxquelles ils auraient collaboré, par exemple à La Saline, Bel-Air et Cité Soleil, sous le gouvernement Moïse entre 2018 et 2020, et des attaques plus récentes faisant l’objet d’une enquête à La Plaine du Cul de Sac, Noailles, et Savane Pistache sous le gouvernement Henry.

L’ancien haut responsable de la police a déclaré à Human Rights Watch : « Les policiers sont sous-payés, mal équipés, et ils s’associent facilement à des activités criminelles pour gagner plus d’argent… Dans chaque groupe criminel, on trouve deux ou trois policiers. Ils utilisent des voitures de police pour se déplacer et procéder à des enlèvements », lit-on dans le rapport de HRW.

Selon le BINUH, ‘‘il y a près de 15 000 policiers dans le pays, soit environ 125 policiers pour 100 000 habitants dans un pays de 11,5 millions d’habitants. En raison de problèmes administratifs tels que des suspensions, des transferts, des maladies ou incapacités temporaires, des congés et des affectations à des tâches de sécurité pour les fonctionnaires du gouvernement, seuls 10 000 policiers environ sont actuellement déployés.’’

La police haïtienne est également confrontée à des problèmes de logistique et de sécurité, car elle ne dispose pas des ressources, de la formation, de l’équipement et des capacités d’enquête suffisants pour faire face à l’activité criminelle.

Le BINUH a indiqué que 34 policiers ont été tués entre janvier et juin 2023.Mais ce nombre a augmenté entre temps, deux autres policiers ont été tués début août à Carrefour-Feuilles où des bandits de Grand-Ravine ont été entendu leurs tentacules.

Les attaques constantes des groupes criminels, dans leur lutte pour prendre le contrôle de nouvelles zones, ont forcé des dizaines de policiers à quitter temporairement les commissariats de police.

Trente-quatre (34) commissariats de police ont été attaqués au cours du premier semestre de l’année, principalement dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, souligne HRW.

En outre, poursuit le rapport de HRW, plus de 400 installations de police à travers le pays sont restées inopérantes en raison d’attaques menées par des groupes criminels. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a indiqué que ces attaques contre la police étaient en augmentation depuis 2021.

Selon HRW, en conséquence, les habitants des quartiers en difficulté sont abandonnés par le personnel policier qui ne se rend pas complice des activités criminelles. « A Brooklyn, Cité Soleil, il n’y a pas de policiers, bien qu’il y ait deux grands commissariats de police », a déclaré un travailleur des droits humains. « Ils ont été pris par des groupes criminels depuis des mois.»

Au cours des cinq dernières années, plus d’une trentaine de policiers sont assassinés par an par des bandits armés.



Explosionfo Medias/Actualités

Source : Rhinews 

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