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Le Nord-Est en proie à un ravage silencieux :vagues de vols de bétail orchestrées par des réseaux criminels avec la bénédiction tacite des autorités locales corrompues

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Par: Villardouin CERSINE journaliste d'investigation 
Email : cersine09@gmail.com



'''Le Nord-Est en proie à un ravage silencieux : vagues de vols de bétail orchestrées par des réseaux criminels avec la bénédiction tacite des autorités locales corrompues.Condamnant les Paysans à la Misère et à la Faim : Une Enquête Accablante Révélant l'Impunité, la Désespérance et l'Effondrement d'un Système."
Nord'Est ce mardi 24 juin 2025-----Le département du Nord'Est d'Haïti est plongé dans une crise profonde, marquée par une recrudescence alarmante des vols de bétail. Des familles paysannes entières voient leur unique source de revenus s'évaporer, victimes de réseaux criminels audacieux et, plus grave encore, de la complicité de représentants de l'autorité locale.

Un homme de 75 ans, interrogé par un journal, a déclaré que « les bœufs, ce sont nos carnets de banque. C’est avec eux qu’on envoie les enfants à l’école, qu’on les nourrit. C’est la vie de toute la maison. Quand les voleurs viennent la nuit et prennent nos bêtes, c’est toute notre existence qui s’effondre. Et les autorités censées nous protéger ne disent rien, car elles sont de connivence avec les voleurs. »

Une femme de 60 ans, veuve et mère de quatre enfants, raconte en larmes : « Mon mari est mort, je suis seule à jouer le rôle de père et de mère. J’avais un bœuf les voleurs sont venus et l’a pris. Journaliste, c’est ma vie qu’ils ont volée. C’est avec ce bœuf que je nourrissais mes enfants, en tirant du lait chaque jour pour le vendre. J’aurais préféré mourir plutôt que de voir les voleurs me prendre ce bœuf.»

Un paysan explique à son tour comment les voleurs bénéficient de complicités au sein même de la justice et de la police : « Quand ils volent un bœuf, ils passent de commune en commune. Le juge de chaque localité leur remet un faux papier pour 5 000 gourdes. Ensuite, ils donnent entre 2 500 et 3 000 gourdes aux policiers à chaque poste. Quand ils vont jusqu’au Cap-Haïtien, ils partent dès 3 heures du matin avec les bœufs. Il y a même des femmes impliquées dans ce réseau.

Le journal s’est entretenu avec un juge de paix très connu dans le département du Nord-Est, qui a souhaité rester anonyme. Il a déclaré : « Oui, nous savons qu’il y a des juges qui délivrent des laissez-passer aux personnes en possession de bœufs lorsqu’elles vont les vendre. » Il dit ignorer si certains de ces laissez-passer sont remis à des voleurs pour faciliter la vente d’animaux volés aux dépens des paysans.»

Selon ce juge de paix, si de tels faits sont avérés, il s’agit d’actes graves restés impunis. Il appelle la population à dénoncer les autorités impliquées afin que les instances compétentes puissent arrêter les coupables et les traduire en justice.

Dans le cadre du dossier sur le vol de bétail dans les sections communales, le journal s’est entretenu avec un responsable d’un commissariat, qui a souhaité garder l’anonymat. Il a précisé : « Oui, je sais qu’on vole réellement les bœufs des paysans, ce n’est pas un mensonge. »  

Les informations dont il dispose indiquent que ces vols se font avec la complicité de certaines autorités locales.

Interrogé sur une éventuelle implication de la police, le responsable a répondu : « Je ne pense pas. S’il s’avérait qu’un policier était impliqué dans ce type de malversations, il serait immédiatement radié des rangs de la police et lourdement sanctionné », a-t-il ajouté.

Les voleurs, opérant principalement de nuit, profitent du manque de présence de l'État pour mener à bien leurs opérations. Leur modus operandi est bien rodé : des "laisser-passer" obtenus auprès de juges de paix corrompus, moyennant finance, leur permettent de circuler librement, tandis que des pots-de-vin versés à la police assurent leur silence.

Il s'agit d'un véritable réseau organisé, impliquant des hommes et des femmes, qui déplace ensuite le bétail volé vers d'autres départements tels que le Nord, l'Artibonite et le Centre. La fermeture progressive de la frontière dominicaine, avec la construction d'un mur, a rendu plus difficile l'écoulement du bétail vers ce pays voisin.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation désastreuse. L'absence de marquage du bétail, conséquence de l'arrêt de la distribution d'anneaux d'identification par le Ministère de l'Agriculture, facilite grandement le vol et le recel. La faiblesse de l'État, caractérisée par une absence d'application de la loi et une corruption généralisée, crée un climat d'impunité qui encourage les criminels à agir en toute impunité.

Pour les paysans, les conséquences sont dramatiques. Le bétail représente souvent leur seule source de revenus, leur permettant de subvenir aux besoins de leurs familles, de scolariser leurs enfants et de se nourrir. Le vol de leur bétail les plonge dans une misère profonde, les privant de tout espoir.

Le désespoir est palpable. Le témoignage poignant d'une veuve avec quatre enfants, privée de son bœuf, illustre la détresse de ces familles. "C'était avec ce bœuf que j'occupais mes enfants, que je tirais du lait pour les nourrir," déplore-t-elle, soulignant à quel point le vol de son bétail a brisé sa vie.

L'implication des autorités locales est particulièrement préoccupante. Des juges de paix corrompus fournissent des "laisser-passer" aux voleurs, tandis que des policiers ferment les yeux sur leurs activités en échange de pots-de-vin. Des membres des CASECs (Conseils d'Administration des Sections Communales) sont également soupçonnés d'être impliqués dans ces réseaux criminels.

Face à cette situation, les paysans se sentent impuissants. Lorsqu'ils dénoncent les voleurs aux autorités, ils sont immédiatement informés, soulignant l'étendue de la corruption et leur vulnérabilité. Le cri de détresse des paysans résonne comme un appel à l'aide désespéré, témoignant de l'effondrement d'un système où la justice et la sécurité sont bafouées.

Le coordinateur des CASECs du Nord'Est a reconnu l'existence des vols, et une réunion a été organisée avec les CASECs pour aborder le problème. Cependant, ces mesures semblent insuffisantes face à l'ampleur de la crise. La situation dans le Nord'Est d'Haïti exige une action urgente et concertée pour mettre fin à ces vols de bétail, lutter contre la corruption et restaurer la confiance des paysans envers les institutions de l'État.


A suivre.....,......


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