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Le journaliste Numa Angel Muller, reporter pour le média Haïti Buzz, a été passé à tabac samedi 8 novembre 2025 dans le Nord-Est d’Haïti par des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP). Malgré une identification claire comme professionnel de la presse, il a été battu alors qu’il couvrait les suites d’un drame survenu à Trou-du-Nord. Cet incident s’ajoute à une série d’agressions inquiétantes visant des journalistes dans le pays, symbole d’un climat d’impunité grandissant et d’un recul inquiétant de la liberté d’informer.
Nord-Est (Haïti) — Un nouvel épisode de violence policière a choqué les milieux de la presse haïtienne. Le journaliste Numa Angel Muller, correspondant pour le média Haïti Buzz, a été violemment agressé ce samedi 8 novembre 2025 à Terrier Rouge, dans le département du Nord-Est, par des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP).
Selon les premiers témoignages recueillis, le journaliste revenait de Caracol et se dirigeait vers Ouanaminthe lorsqu’il a été intercepté par une patrouille de la BSAP. Les agents, lourdement armés, intervenaient à la suite d’incidents survenus dans la région après la mort d’une femme à Trou-du-Nord.
Bien qu’il se soit clairement identifié comme professionnel de la presse, Numa Angel Muller aurait été roué de coups, notamment à la tête et au torse, avant d’être relâché quelques minutes plus tard.
Face à l’émotion provoquée par l’incident, plusieurs voix réclament une enquête indépendante et des sanctions exemplaires contre les agents impliqués.
Des responsables locaux de la BSAP n’ont pour l’heure fourni aucune explication officielle sur les circonstances exactes de l’agression.
Cet épisode s’ajoute à une série d’actes de brutalité attribués à cette unité au cours des dernières semaines, notamment dans le Nord et le Nord-Est, où des tensions persistantes opposent les forces de sécurité à la population.
Cette agression s’inscrit dans un contexte alarmant pour la liberté de la presse en Haïti.
Ces dernières années, plusieurs journalistes ont été tués, enlevés ou passés à tabac alors qu’ils couvraient des manifestations ou enquêtaient sur des affaires sensibles.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) classent désormais Haïti parmi les pays les plus dangereux du continent américain pour les reporters.
Le meurtre non élucidé de plusieurs figures de la presse, dont celui du journaliste Ricardo Duchemin en 2024, illustre la montée d’une violence banalisée et impunie.
Tandis que les autorités promettent régulièrement des enquêtes, peu de dossiers aboutissent, nourrissant un sentiment d’abandon au sein de la profession.
Pour beaucoup, l’agression de Numa Angel Muller n’est pas un cas isolé, mais le reflet d’une dérive systémique : celle d’un pays où informer est devenu un acte de courage.
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