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Calendrier électoral sous condition : le pari risqué du CEP.

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Politique 
Écrit par : Villardouin CERSINE Journaliste d'investigation 
E-mail : cersine09@gmail.com 


Alors que le Conseil électoral provisoire annonce des dates pour des élections générales en 2026, l’État haïtien demeure enlisé dans une crise sécuritaire, politique et économique profonde, marquée par la domination de gangs armés sur plusieurs territoires, l’effritement de l’autorité publique et l’absence de garanties concrètes pour l’organisation d’un scrutin crédible, libre et inclusif.


Le Conseil électoral provisoire (CEP) a officiellement publié le calendrier électoral tant attendu, fixant la tenue du premier tour des élections au 30 août 2026 et celle du second tour au 6 décembre de la même année. Cette annonce, présentée comme une étape vers un retour à l’ordre constitutionnel, intervient dans un contexte national fortement dégradé, où la question de la faisabilité du processus électoral reste largement débattue.

Dans un document intitulé « préambule », le CEP souligne toutefois que le respect de ces échéances est soumis à des conditions strictes. L’institution électorale insiste sur la nécessité pour le pouvoir exécutif de prendre des dispositions urgentes afin de rétablir un climat de sécurité minimal, condition indispensable à l’organisation du scrutin sur l’ensemble du territoire national.

Selon les données communiquées par le CEP, une partie significative du pays échappe encore au contrôle de l’État. Pas moins de douze communes du département de l’Ouest, huit de l’Artibonite, trois du Centre et une du Nord-Ouest sont actuellement sous l’emprise de gangs armés, rendant toute activité institutionnelle, y compris électorale, pratiquement impossible.

Le document met en lumière des zones particulièrement critiques, telles que Croix-des-Bouquets, Gressier et Petite-Rivière-de-l’Artibonite, où la présence de l’État est décrite comme quasi inexistante. Dans ces communes, l’insécurité généralisée compromet non seulement la libre circulation des citoyens, mais aussi toute perspective d’enrôlement, de campagne électorale ou de vote.


Face à cette réalité, l’annonce du calendrier électoral apparaît comme un acte à la fois politique et symbolique, qui se heurte à l’ampleur de l’insécurité, à la persistance des troubles politiques et à une crise économique asphyxiante. Sans un rétablissement effectif de l’autorité de l’État et des conditions minimales de sécurité, ces dates risquent de rester théoriques, illustrant une fois de plus le fossé entre les décisions institutionnelles et la réalité vécue par la population haïtienne.

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