Haïti/Politique: Surseoir au réfèrendum et aux élections: « Aucun sacrifice n'est trop grand », dit le PM a.i Claude Joseph
Le gouvernement n’écarte pas la possibilité de surseoir à son projet de doter le pays d’une nouvelle Constitution par voie référendaire et/ou l’organisation des prochaines élections. C’est en tout cas ce qu’a laissé comprendre, ce vendredi, le Premier Ministre a.i, Claude Joseph lors d’une visite de supervision des travaux au niveau des institutions étatiques chargées de l’organisation de ces joutes à savoir, le conseil électoral provisoire, l’Office National d’Identification et le Comité Consultatif Indépendant. Le chef du gouvernement qui s’était fait accompagner du Ministre chargé des questions électorales et de celui en charge de la citoyenneté respectivement, Mathias Pierre et Guy François Jr s’est dit satisfait de cette visite de travail.
Le gouvernement maintient le cap sur l’organisation des prochaines élections et du référendum constitutionnel en dépit des critiques survenues tant au niveau des acteurs locaux qu’internationaux concernant ces deux chantiers du pouvoir en place. C’est en ce sens que le chef du gouvernement ad intérim, Claude Joseph a effectué, ce vendredi, cette visite de travail au niveau des institutions chargées de la réalisation des élections et du référendum pour doter le pays d’une nouvelle Constitution. Il s’agissait, pour le patron de la Primature, de s’enquérir du niveau d’avancement du processus
Toutefois, le Premier Ministre a. i a laissé entendre que le pouvoir en place pourrait aller jusqu’à transiger sur les dossiers du référendum et des prochaines élections pour sortir le pays l’impasse faisant référence à la venue, dans les prochains jours, d’une délégation de l’Organisation des Etats Américains, OEA, en Haïti pour faciliter le dialogue entre les acteurs concernés par la crise haïtienne. En effet, à la question d’un journaliste de Radio Métropole relative à la possibilité de surseoir à ces deux projets phares, à savoir : le référendum constitutionnel et les prochaines élections au cas où l’opposition viendrait à faire cette exigence dans le cadre de ce dialogue comme condition pour résoudre la crise, Dr. Claude Joseph a laissé entendre que : « Aucun sacrifice n’est trop grand pour Haïti ». Il rappelle d'ailleurs que cela a toujours été la position de Jovenel Moïse, invitant au passage l'opposition au dialogue et des secteurs crédibles de la société à jouer le rôle de médiateur dans la recherche d'une solution à la crise.
C’est ce qui, explique la décision du président Jovenel Moise de n’avoir toujours pas nommé un nouveau chef de gouvernement définitif en remplacement de l‘ex-premier ministre Joseph Joute, plusieurs semaines après sa démission pour convenance personnelle, justifie le Dr Claude Joseph . Il fait remarquer que le chef de l’Etat a préféré prioriser le dialogue afin de désigner un nouveau premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Explosion-infos
Faut-il signaler que, dans leurs différentes interventions, les membres de l’Exécutif ont toujours laissé comprendre que les dossiers des prochaines élections et du référendum constitutionnel ne sont pas négociables. Ces déclarations du chef du gouvernement intérimaire interviennent quelques heures après que la cheffe de la délégation de l’Union Européenne en Haïti, Sylvie Tabesse a annoncé que l’UE ne financerait pas l’organisation du référendum ni n’enverrait d’observateurs pour ce scrutin. Les États-Unis avaient, quant à eux, renouvelé, la semaine dernière, leur appel à l’organisation d’élections en Haïti tout en affirmant leur opposition à un changement de Constitution.
Au terme de cette série de visites, Dr. Claude Joseph s’est dit très optimiste quant à la réalisation des deux chantiers phares de l’Administration Moise dans la mesure où il est très satisfait des échanges qu’il a eus avec les responsables du CEP, de l’ONI et du CCI. Le numéro 2 de l’Exécutif en a profité pour réitérer l’appel du gouvernement aux acteurs concernés par la question principalement ceux de l’opposition politique en vue de garantir l’aboutissement du processus.
Par Diego O. Charles