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Fort-Liberté, Nord-Est : Les Assises départementales réaffirment l’urgence d’une participation politique féminine sans violences

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Écrit par : Villardouin CERSINE Journaliste d'investigation.
E-mail : cersine09@gmail.com 


À Fort-Liberté, les autorités judiciaires, électorales, policières et institutionnelles, aux côtés de plusieurs organisations féminines, se sont réunies aux Assises départementales du Nord-Est pour analyser les obstacles persistants à l’engagement politique des femmes, dénoncer l’ampleur des violences électorales — physiques, psychologiques, numériques, économiques ou symboliques — et formuler des recommandations visant à garantir une inclusion pleine et sécurisée des citoyennes dans les processus démocratiques, en mettant en lumière l’insuffisance du cadre légal actuel, les limites institutionnelles, les préjugés socioculturels, la marginalisation des femmes handicapées et l’urgence d’un leadership féminin renforcé au cœur de la gouvernance locale et nationale.



Fort-Liberté, Nord-Est — Le département du Nord-Est a tenu, mardi 9 décembre 2025, ses Assises sur la participation politique des femmes et les violences électorales. Organisée à l’hôtel Fort-Royal, la rencontre a rassemblé autorités judiciaires, responsables électoraux, représentants de l’administration publique et organisations de femmes, tous unis autour d’un message clair : aucune démocratie ne peut fonctionner sans une inclusion totale et sécurisée des femmes dans le processus électoral.

Placée sous le thème « Participation politique des femmes et violences électorales », la journée de réflexion avait pour ambition d’identifier les obstacles persistants à l’engagement politique féminin et de proposer des actions concrètes pour assurer aux femmes un rôle équitable dans la gouvernance locale.

Parmi les personnalités présentes figuraient Me Louiçius Brenord, doyen du tribunal de première instance de Fort-Liberté, M. Hernst Manigat, président du Bureau départemental électoral (BED), Me Gersy Angrand, substitut du commissaire du gouvernement, ainsi que plusieurs cadres du Ministère à la Condition féminine, dont la directrice départementale Mme Josenie Jean Ferdinand et sa directrice adjointe Mme Nerline Mompremier, Psychologue Frandy Gérard, L’ingénieure Wideline Pierre, Me Bilgot COLAS ancien député, Le doyen à la faculté du droit de Fort-Liberté Me Elphège Blaise,Mme Carline Laurenceeau Directrice BLCVFF et le commissaire François Levelt, responsable du SDPA, ont également pris part aux échanges.
Dans son intervention, Mme Josenie Jean Ferdinand a rappelé que la participation politique des femmes demeure un « pilier indispensable » pour bâtir une démocratie inclusive en Haïti. Elle a souligné la persistance de freins institutionnels, socioculturels, économiques et politiques qui limitent l’accès des femmes aux espaces décisionnels. Les femmes handicapées, a-t-elle insisté, en subissent encore davantage les conséquences. Elle a également mis en garde contre les violences électorales, qu’elles soient physiques, psychologiques, numériques ou économiques, « un obstacle majeur qui décourage encore trop de femmes ».
Sa collègue, Mme Nerline Mompremier, a abondé dans le même sens, insistant sur la nécessité de renforcer la présence féminine dans les postes de décision. Elle a évoqué une volonté croissante des citoyennes de s'engager dans la vie politique, mais déplore l’insuffisance des conditions favorables à cet engagement. Un accompagnement structuré et une valorisation réelle des compétences féminines sont, selon elle, des prérequis pour une gouvernance moderne.
Sur le volet légal, l’ingénieure Wideline Pierre a noté que les avancées prévues par le décret électoral restent insuffisantes. Malgré un cadre juridique qui se veut équitable, son application demeure faible et peine à contrecarrer les pratiques politiques traditionnelles défavorables aux femmes. Elle appelle à un engagement concret des institutions afin que les principes de représentativité deviennent une réalité.

Abordant la question des violences électorales, Mme Carline Laurenceeau, directrice du BLCVFF, a décrit ces actes comme une forme de violence politique visant à influencer le comportement des électrices et des candidates ou à altérer les résultats du vote. Elle rappelle que ces violences peuvent apparaître à toutes les étapes du processus électoral et prendre diverses formes : propos injurieux, intimidations, manifestations hostiles ou tactiques destinées à semer la peur. Ces dérives, avertit-elle, fragilisent la stabilité démocratique et menacent directement la participation féminine.
Les travaux en ateliers ont permis de documenter les expériences locales, d’analyser les articles 138 et 140 du décret électoral et d’identifier les ressources susceptibles de soutenir le leadership féminin dans le département.

Les Assises se sont clôturées dans un climat de dialogue constructif. Les participants ont réaffirmé la nécessité d’un engagement ferme pour garantir aux femmes du Nord-Est un environnement politique sûr, équitable et pleinement ouvert à leur participation.

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